Les chiffres de Renault baissent de manière inédite depuis 2009. L'occasion pour la direction de taper sur les ouvriers. Pas de tabou sur la fermeture des usines dixit la directrice générale.
Renault est dans la tourmente avec les annonces de mauvais chiffres le 14 février. Une perte nette de 141 millions d’euros et un chiffre d’affaires en baisse de 3,3 %, à 55 milliards d’euros, un tassement de la marge opérationnelle à 4 ;8 % du chiffre d’affaires contre 6,3 % l’année dernière. La directrice générale par intérim Clotilde Delbos explique « l’année difficile pour Renault » par « un marché volatile » et « des difficulté internes » (joliment dit pour parler de l’affaire Carlos Ghosn) mais les arguments sont juste bons pour faire comprendre qu’il y aura un plan d’économie de 2 milliards pour garder la rentabilité et les profits pour les actionnaire du groupe Renault. Celui-ci est très loin de déposer le bilan, mais tout à fait prêt à massacrer les emplois et à fermer des usines en mettant au chômage ceux qui font les profits du groupe et le gros salaires de Carlos Ghosn. La rapacité des capitalistes n’a pas de limite : pendant que Carlos Ghosn se dore la pilule au Liban les salariés du groupe Renault vont trinquer. La révolte dans les ateliers du groupe mondial devra être forte pour faire face à cette attaques contre le monde du travail qui se profile .
La directrice générale a posé les choses de façon décomplexée et indique :« il est clair que nous n’arriverons pas à atteindre nos réductions de coûts sans que cela touche la moindre personne sur les 180.000 employés de Renault » et de rajouter « qu’il n’y aucun tabou sur les possibles fermetures d’usines en France et dans le monde ». Au moins il y a avec elle l’avantage de la clarté. Les effectifs vont baisser et les usines sont menacées de fermeture. Tout cela pour que les actionnaires soient rassasiés, puisque dans ce monde il n’y a que les profits qui ont de l’importance. Ceux qui les font sont exploités et virés dès que les marges baissent. Malgré des années au sommet pour Renault avec Nissan, les salariés eux n’ont pas été mieux lotis, c’est même tout l’inverse ! Le premier accord de compétitivité avant d’être adopté chez PSA et dans l’ensemble du secteur automobile a vu le jour chez Renault et la précarité de masse est la règle dans le groupe. Des usines entières sont sous contrat précaire.
Les mesures plus affinées seront données en mai prochain sur le plan d’austérité chez le groupe Renault comme chez les sous-traitants.
La volonté des actionnaires, à travers la directrice générale, est claire ils vont sabrer dans les emplois pour dégager un maximum de salariés, exploiter d’avantage ceux qui restent. L’autre partie sera précarisée ou licenciée. Pourtant notre force est très grande : sans nous pas de bagnoles ! Et cette force ne se montre pas dans les locaux de la direction mais bien dans la lutte et la grève comme nous l’ont démontré les travailleurs de la RATP et la SNCF en s’organisant à la base pour gagner, avec un véritable plan de bataille et faire comprendre que ceux qui font tourner les boîtes, les villes, ce sont les salariés. L’argent est bien là pour maintenir tous les emplois et en créer d’autres. Pour preuve, les choix politique que fait le groupe Renault. Le très fraîchement nommé directeur général du groupe Renault Luca De Meo qui vient de Seat sera mieux payé que Carlos Ghosn ! Sa rémunération sera de 6 millions d’euros annuels avec une rémunération fixe de 1,3 millions d’euros, un par variable qui pourra atteindre 2 millions d’euros en fonction de l’atteinte des objectifs fixé par les actionnaires, et un stock d’actions pouvant atteindre le pactole de 2,7 millions d’euros ! Pour donner une comparaison, plus de 50 % de hausse par rapport à la rémunération de Carlos Ghosn. Il y a des fortunes dans les caisses de Renault, il faudra aller les chercher pour les salariés des usines et contre toutes les fermetures.
Crédits photo : Reuters / Vincent Kessler
Publié par REVOLUTION PERMANENTE