Crédit photo : Jacques Paquier
Offensive : le Sénat adopte une loi antigrève historique dans les transports
Le Sénat a voté ce mardi une grave attaque dans les transports. Si le gouvernement pourrait s'y opposer à l'Assemblée, il ne faut laisser aucun espace à ce texte d'une ampleur historique, visant notamment à interdire la grève 30 jours par an.
Ce mardi 9 avril, le Sénat a adopté le texte de loi proposé par Hervé Marseille, président du groupe UDI (centre-droit) au Sénat, portant sur l’encadrement du droit de grève dans les transports. La loi défendue par la majorité sénatoriale devra désormais passer devant l’Assemblée nationale. En cas de vote favorable, le gouvernement disposerait désormais d’un quota de 30 jours par an d’interdiction de grève dans les transports à répartir à sa guise selon l’agenda social.
Une disposition à laquelle, les sénateurs LR avaient ajouté cette semaine en commission, l’augmentation de la période de déclaration minimum préalable à la grève de 48h à 72 h. La limitation de la durée des préavis de grève syndicaux obligatoires dans les transports à 30 jours maximum, l’interdiction des grèves stratégiques de « 59 minutes », mais aussi la possibilité de réquisitionner des grévistes après trois jours de grève pour assurer le « service minimum » ont également été votés.
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C’est donc une offensive historique contre le droit de grève dans les transports que le Sénat vient de voter, créant un dangereux précédent pour les travailleurs de tout le pays. Ce texte qui s’inscrit dans la continuité des assauts lancés à chaque mouvement social et des offensives contre le droit de grève, entre banalisation croissante de l’usage des réquisitions et appels réguliers à remettre en cause le droit de grève, constitue une étape supplémentaire dans les tentatives de désarmer la colère de ceux qui ont démontré à de nombreuses reprises leur capacité à se battre ces dernières années.
Le chemin législatif du texte est cependant loin d’être clos. Il devrait en effet rencontrer à l’Assemblée nationale l’opposition du gouvernement, alors que le ministre délégué chargé des transports Patrice Vergriete a refusé d’appeler à voter le texte ce mardi. Cependant, cette prise de position de la part d’un gouvernement très à l’offensive contre le droit de grève témoigne surtout des craintes suscitées par des enjeux conjoncturels. La macronie souhaite en effet éviter de se mettre les syndicats à dos quelques mois avant le lancement des Jeux Olympiques.
Dans ce cadre, alors que le texte constitue une attaque d’une brutalité historique, il est fondamental de mener une opposition résolue à la loi. Qu’il soit adopté ou non, le texte tente en effet d’imposer dans le débat public une remise en cause profonde du droit de grève, qui pourrait inspirer le gouvernement dans les mois à venir. Il y a ainsi urgence à bâtir une riposte à la hauteur de l’attaque, en montrant à la droite que toute menace contre le droit de grève suscite une réaction du mouvement ouvrier, et en commençant au passage à reprendre l’offensive face aux nombreuses attaques qui se préparent contre les plus précaires.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE