SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
par Fergus
vendredi 19 avril 2019
 

Le 11 février 2016, je publiais un article intitulé « 1336 » ou le renouveau des « Fralib ». Ce texte était consacré à la lutte exemplaire qui a été engagée, et au final gagnée, par les ouvriers de FRALIB contre le groupe néerlandais d’agro-alimentaire UNILEVER. Quatre ans après ce mémorable bras de fer, où en sont les 58 ouvriers qui se sont associés pour créer leur propre structure autogérée, la société coopérative ouvrière SCOP TI  ?

JPEG - 191.3 ko
La nouvelle gamme SCOP TI

1336, autrement dit 3 ans et 124 jours, c’est le temps qu’a duré l’occupation de leur usine par les ouvriers de Fralib pour maintenir à Gémenos (Bouches-du-Rhône) l’activité de production de thés et de tisanes des marques Lipton et Éléphant. Un conflit initié le 28 septembre 2010. Ce jour-là, le propriétaire de ces marques, le groupe néerlandais Unilever, annonçait – malgré un bénéfice de près de… 5 milliards d’euros ! – la fermeture définitive du site provençal. Une décision qui condamnait du même coup 182 emplois. C’était compter sans la détermination et la pugnacité de ces femmes et de ces hommes, bien décidés à pérenniser le site, à l’image du groupe d’irréductibles qui, refusant les indemnisations dérisoires et les départs vers d’autres sites, est allé au bout de ce combat du pot de terre contre le pot de fer.

Le 26 mai 2014, l’accord de fin de conflit était signé par les dirigeants d’Unilever, déstabilisés par la pugnacité des ouvriers en lutte. Le groupe néerlandais cédait quasiment sur tous les points : 1) outre les indemnités légales de préjudice, il octroyait 100 000 euros à chacun des 76 salariés encore en lutte ; 2) il acceptait de vendre les machines – d’une valeur d’environ 7 millions – pour 1 euro symbolique ; 3) il s’engageait à remettre en état l’outil de production ; 4) il versait une provision de 1,5 million d’euros en vue d’alimenter le fonds de roulement du projet de SCOP. Au total, Unilever avait lâché 19,3 millions d’euros en versements divers ou en cession de valeurs comptables industrielles.

Le 26 mai 2015, un an jour pour jour après la capitulation d’Unilever, les 58 fondateurs de SCOP TI (Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions) présentaient aux médias les deux marques de l’entreprise : « 1336 », en hommage à la longue lutte des ex-Fralib, et « SCOP TI », l’une destinée aux différentes enseignes de la grande distribution, l’autre aux magasins bio (Biocoop, Naturalia, La Vie Claire) et lieux de vente alternatifs. Après le temps des actionnaires, complètement déconnectés de la vie des employés de Fralib, était venu le temps des « sociétaires ouvriers » ! Dès le 25 septembre 2015, les nouveaux associés commençaient à distribuer localement leur propre production de thés et d’infusions.

Une nouvelle aventure, exaltante mais pleine d’incertitudes, venait de débuter pour les associés de SCOP TI qui avaient investi leur indemnité dans ce projet industriel. Quatre ans après le lancement de la société, les résultats de vente des deux marques de la coopérative restent malheureusement en deçà des objectifs de 2015 malgré une augmentation régulière de la production. « Il faudrait vendre entre 90 et 100 tonnes pour être serein », confiait en décembre 2018 au quotidien La Provence Olivier Leberquier, président de SCOP TI. Or, l’usine de Gémenos n’atteint pas les 50 tonnes annuelles de thés et infusions maison. Par chance, la société produit « 136 tonnes pour cinq acteurs de la distribution qui ont des marques de thé ou d'infusions mais qui n'ont pas d'usine. »

Le salut actuel réside donc plus dans cette sous-traitance que dans la vente des produits maison qui restent pénalisés par leur absence de référencement en de nombreux lieux du territoire. Ce que confirme M. Leberquier, là encore au journal La Provence : « Il nous manque aujourd'hui des lieux de distribution. Beaucoup de gens ne nous trouvent pas en grandes surfaces. »

Qu’à cela ne tienne, les associés de l’entreprise viennent d’ajouter, avec toujours la même exigence de qualité basée sur des arômes naturels, 5 nouvelles saveurs à leur gamme, ce qui porte le nombre des thés et infusions à 22 pour la marque 1336 et à 9 pour la marque SCOP TI. Une gamme dont le packaging a de surcroît été modifié pour séduire plus largement les réseaux de distribution et conquérir de nouveaux publics. Outre les circuits de distribution commerciaux traditionnels, les produits 1336 et SCOP TI sont désormais également en vente sur un site internet : boutique.fraliberthe.fr. Avis aux amateurs !

L’épopée de ces femmes et de ces hommes ordinaires qui se sont opposés avec une si belle détermination à la puissance de la multinationale Unilever a été mise en scène en 2017 dans un spectacle écrit et joué – avec beaucoup de talent – par le comédien Philippe Durand : « 1336 (paroles de Fralibs) » (extrait). Voici ce qu’en disait l’auteur en mai 2018 sur le site de Contretemps : lien. Ce spectacle est toujours en tournée en 2019. S’il est programmé près de chez vous, ne le manquez pas. En cette période de conflit social permanent, trop souvent caractérisée par le cynisme des oligarques et la servilité des gouvernants, cette lutte moderne de David contre Goliath fait chaud au cœur !

Souhaitons longue vie à SCOP TI !

Visiteurs

520655

 

Se syndiquer CGT ?

Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog