SOURCE : Le Parisien
A l’occasion de la réunion initiée par la ministre Elisabeth Borne, une centaine d’élus et de militants CGT ont réaffirmé leur volonté de voir la ligne ferroviaire maintenue.
Paris, boulevard Saint-Germain (VIIe arrondissement), ce jeudi après-midi. Une manifestation pour le maintien du train des primeurs avait lieu à l’initiative de la CGT.
Paris, boulevard Saint-Germain (VIIe arrondissement), ce jeudi après-midi. Une manifestation pour le maintien du train des primeurs avait lieu à l’initiative de la CGT.
Par Bartolomé Simon
Le 20 juin 2019
Pour le train des primeurs, le temps est compté. La ligne ferroviaire Perpignan-Rungis, qui achemine 130 000 t de fruits et légumes au marché par an, est en sursis. En cause : la vétusté de ses wagons, usés par 40 ans de fret. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a une nouvelle fois réuni les principaux acteurs du dossier ce jeudi pour tenter de trouver une solution pérenne. Sans quoi, près de 60 à 80 poids lourds rouleront chaque jour sur les routes en lieu et place du train.
Ce jeudi, une centaine de militants se sont réunis à l'appel de diverses organisations CGT sous les fenêtres du ministère des Transports pour réclamer le maintien de la ligne. « Nous ne sommes pas reçus à la table des négociations, alors nous nous rassemblons ici », explique Alexandre Boyer, représentant CGT. Le syndicat a tout de même été reçu par le cabinet du ministère ce matin. Les militants étaient accompagnés des députés La France Insoumise Mathilde Panot, François Ruffin et Manon Aubry, mais aussi d'élus communistes, Europe Ecologie-les Verts, Génération.s et de l'économiste Thomas Porcher.
1 000 routiers déjà recrutés
Car les syndicats sont inquiets : alors que le gouvernement a promis la prolongation de la ligne « au-delà du mois de juin », ceux-ci craignent que l'interruption — habituelle — du train à la fin de la saison haute le 15 juillet ne soit définitive. Comme nous l'indiquions dans un précédent article, le transporteur Logifel aurait déjà recruté près de 1 000 routiers auprès d'une société portugaise. Le déménagement du chargeur Roca, qui a quitté le quai de la gare de Perpignan, n'a fait que renforcer les craintes des syndicats.
« Ce train présente une pertinence économique, une nécessité sociale et écologique », réaffirme ce jeudi Alexandre Boyer, représentant CGT. Pour sauver le train des primeurs, un investissement de 25 millions d'euros est nécessaire. « Les cheminots estiment qu'avec 15 000 € de réparation par wagon, ils pourraient rouler encore quelques années », poursuit Alexandre Boyer. Une solution mise à l'étude par le gouvernement, selon le syndicaliste.
« Elisabeth Borne doit aujourd'hui contraindre la SNCF à investir dans les wagons nécessaires pour assurer la liaison », exige Alexandre Boyer. Un autre rassemblement se tenait en simultané à la préfecture des Pyrénées-Orientales, où se mobilisent les cheminots de Perpignan.
De son côté, le Ministère des Transports ajoute que la réunion de ce jeudi avait notamment pour but « d'identifier d'autres chargeurs intéressés » par la liaison Perpignan-Rungis. « L'actuel train ne s'arrêtera pas fin juin et sera prolongé jusqu'à la fin de la saison haute », réaffirme le gouvernement.
Publié par FSC