Alors que le mouvement des gilets jaunes s’élance vers sa quinzième journée de mobilisation, le gouvernement s’apprête à voter de nouvelles mesures concernant le domaine de la santé et plus particulièrement des arrêts maladies. Le gouvernement souhaite notamment mettre en œuvre un jour de carence obligatoire pour tous les salariés, du public comme du privé.
En septembre dernier, Edouard Philippe avait commandé un rapport auprès de Jean-Luc Bérard, directeur des Ressources Humaines du groupe Safran, Stéphane Oustric, médecin généraliste et professeur des universités et Stéphane Seiller, conseiller maître à la cour des comptes, afin de chercher des mesures pour palier à la hausse de l’absentéisme et par conséquent à la hausse des dépenses d’assurance maladie.
Ce rapport a été rendu ce mercredi auprès du premier ministre et, entre autres mesures, se trouve celle de généraliser à tous les salariés un jour de carence obligatoire. Il paraît effectivement évident qu’économiser de l’argent sur la santé de travailleurs précaires qui n’oseront plus se mettre en arrêt maladie de courte durée de peur de perdre de l’argent et qui, par conséquent, s’épuiseront davantage au travail, est bien plus logique que de rétablir l’ISF, l’exit taxe, de lutter contre les détournements de fonds ou bien de soumettre à des impôts toutes les multinationales qui réalisent des milliards de profits sur le sol français sans aucune contrepartie.
Une autre mesure de ce dossier, est d’empêcher des arrêts de travail longue durée qui pénalisent l’entreprise ; le rapport propose donc des dispositifs alternatifs à un arrêt de temps complet. Il propose par exemple le concept du télétravail ou un temps partiel thérapeutique. Ces mesures illustrent à quel point le profit de l’entreprise est plus important que la santé de ceux qui y contribuent. De plus le télétravail est d’un mépris total pour le salarié souffrant et étant en arrêt maladie de longue durée, comme si le problème de santé auquel il doit faire face pouvait se résoudre simplement en supprimant le transport.
Ces mesures, comme on peut s’en douter, ravissent déjà le patronat qui s’est empressé de le faire savoir.
Ces nouvelles mesures illustrent une nouvelle fois à quel point le gouvernement n’a que faire de la misère sociale qui git sous ses yeux, tant que le patronat peut faire des profits sans entraves, que les directions syndicales continuent dans leurs inactions et que les médias l’aident à convaincre la population que ces mesures sont pour le bien du pays et pour leur bien aussi.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE