Le géant bancaire a enregistré une baisse de 24 % de ses profits au troisième trimestre. Les performances en Europe et aux Etats-Unis sont jugées « inacceptables » . Les détails de la restructuration sont encore en discussions au sein de la banque.
Ce tableau noir s’explique par un contexte délicat de taux faibles et de guerre commerciale sur fond de Brexit interminable , mais aussi par les performances de l’établissement bancaire en Europe et aux Etats-Unis jugées « inacceptables » par le dirigeant. Sur le Vieux Continent, HSBC a publié une perte de 424 millions de dollars, contre un bénéfice avant impôts de 634 millions un an plus tôt. Outre-Atlantique, le géant bancaire a dégagé un bénéfice avant impôts en chute de 36 %, à 299 millions de dollars.
En Asie, alors même que la protestation sociale se prolonge à Hong Kong, berceau historique de la banque, les résultats se sont montrés « résilients » . L’établissement y a dégagé des profits avant impôts en légère hausse, à 4,66 milliards de dollars. En Bourse le titre de HSBC a néanmoins été sanctionné par une chute de 3,14 % à l’ouverture.
« Les plans précédents mis en place ne suffisent plus à améliorer les performances de ces activités, étant donné les perspectives détériorées en matière de croissance des revenus », reconnaît Noel Quinn. La direction réfléchit à des mesures pour remettre le groupe sur le chemin durable de la rentabilité : « Nous accélérons par conséquent les plans pour remodeler et déplacer les capitaux vers des opportunités de croissance et de rendements meilleurs ».
Le dirigeant s’est refusé à donner des détails avant février 2020, au moment de la présentation des résultats annuels. Le groupe a déjà entamé un plan de suppressions de 4.700 emplois dans le monde, soit 2 % de ses effectifs. Le nombre de 10.000 postes supplémentaires visés circule depuis plusieurs semaines. Le groupe compte 238.000 salariés à travers le monde.
La banque pourrait aussi sortir du trading sur les marchés actions dans les pays occidentaux. Enfin, HSBC étudie toujours la cession de tout ou d’une partie de son réseau en France employant 3.000 personnes sur les 8.000 qu’elle compte dans l’Hexagone. Les analystes d’UBS estiment toutefois « qu’il faudra plus que vendre le réseau français et libérer du capital des Etats-Unis pour faire fonctionner les équations ». Les mesures concernant la banque de marché seront déterminantes, préviennent les analystes.
Noel Quinn, qui assure l’intérim depuis l’éviction surprise de John Flint cet été, ne fait pas mystère de son ambition de rester de façon permanente à la tête de la banque. En attendant toute décision, il met en garde les investisseurs contre des charges supplémentaires au quatrième trimestre liées à la restructuration. L’établissement a par ailleurs augmenté ses provisions pour défauts sur crédits, à 883 millions de dollars.
Etienne Goetz
Publié par anti-K