Au lendemain des annonces d’Edouard Philippe, la police a réprimé le piquet de grève du dépôt de bus RATP du barrage à Saint-Denis. Mais les soutiens, étudiants de Paris 8 et profs du 93 restent nombreux.
La veille, le mercredi 11 décembre, Édouard Philippe faisait son allocution sur le projet de loi concernant la réforme des retraites. Il a ainsi évoqué notamment l’instauration d’un « âge d’équilibre » à 64 ans accompagné d’un système de « bonus-malus ». Loin de contenter les grévistes, ces annonces n’ont fait que durcir leur détermination à lutter jusqu’au retrait total de la réforme, sans négociations. En effet, dès le lendemain, de nombreux piquets de grève se sont renouvelés sur différents dépôts RATP (Pleyel, Aubervilliers, Lagny…). Mais devant la ténacité des grévistes de la RATP, de la SNCF, et des profs, la répression se durcit. Depuis les annonces du premier ministre, les blocages, même filtrants, sont de plus en plus réprimés. Les policiers, restés à distance les jours précédents, interviennent désormais pour déloger le piquet de grève, comme ils l’ont fait sur plusieurs autres dépôts, à Ivry, Pleyel, Flandres, et Pavillon-sous-Bois. Face à ces manœuvres du gouvernement pour tenter d’affaiblir le moral des grévistes, la convergence entre les secteurs mobilisés montre une détermination intacte.
En effet, cette nouvelle journée de mobilisation nous montre, outre cette répression, une solidarité très présente dans cette période de construction de la grève générale, mêlant des travailleurs et des étudiants mais également des corps de métiers peu habitués à se rencontrer tel que la RATP et les enseignants.
De plus, les initiatives sont nombreuses pour contribuer à transformer cette grève en une grève populaire, à-même d’entraîner dans la lutte tous les secteurs de la société, publics comme privés, prêts à se battre pour une vie plus digne. En ce sens, l’auto-organisation et la convergence pour le retrait pur et simple de la réforme, sans négociation, pourrait se construire autour d’une coordination entre les grévistes d’Ile-de-France, de la pérennisation d’une véritable caisse de grève, de rencontres festives entre les piquets du 93, en invitant des musiciens sur les piquets, ou encore en établissant un système de garderie pour permettre à tous de se mobiliser.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE