SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Salaires dans la restauration : ces patrons qui veulent déshabiller Pierre pour payer Paul

Rapports de force

Soumis à des difficultés de recrutement, le secteur de la restauration est invité par la ministre du Travail à « faire des propositions » sur les rémunérations, qui ne sont « pas à la hauteur ». Mais, malgré de bas salaires et des conditions de travail difficiles, les organisations professionnelles de l’hôtellerie et de la restauration rechignent à passer à la caisse. À la place, elles demandent des suppressions de cotisations sociales comme moyen d’augmenter le salaire net.

Interrogé par France Info, lundi 6 septembre, Pascal Mousset, le président du Groupement national des indépendants (GNI) de Paris Île-de-France, l’assure : « on a beaucoup de jeunes dans nos métiers. On ne peut pas les recruter en leur disant “Vous allez avoir une retraite”. Ça n’a pas de sens pour eux. Ils veulent avoir un revenu net disponible qui leur permette de vivre décemment ». D’où sa proposition de ne plus payer de cotisations sociales sur les heures supplémentaires. Et, de cette façon : gonfler le salaire net en ne reversant rien aux caisses de retraite ou à l’assurance chômage, à qui il fait reporter la charge du « vivre décemment » pour ses salariés.

Une proposition culottée, dans des métiers où les heures supplémentaires sont loin d’être toujours payées et où le travail dissimulé est légion. Selon une étude, lancée en 2015 par le ministère de l’Économie et le Credoc, le secteur de l’hôtellerie-restauration serait le second secteur le plus exposé au travail dissimulé, au coude à coude avec celui de la construction. Ce que confirment des données de l’Urssaf, qui établissent un taux de « dissimulation redressée » de 6,7 % sur 5791 contrôles en 2017. Un chiffre non négligeable, d’autant que les activités de nuit ou de week-end, fréquentes dans ce secteur, sont moins contrôlées.

Et même, une proposition doublement culottée dans un secteur d’activité qui utilise abondamment les contrats courts, pendant les saisons, et renvoie vers l’assurance chômage une partie de ses salariés, embauchés en CDD ou en contrat d’extra le temps d’un été. Salariés qui sont alors indemnisés grâce à des cotisations sociales que le GNI propose de supprimer pour les heures supplémentaires.

À la fin, c’est le patron qui gagne !

Du cash tout de suite, plutôt que des protections collectives tout au long de la vie. Dit autrement par Pascal Mousset : des jeunes seulement intéressés par le montant de leur paye à la fin du mois et indifférents au fait d’avoir une retraite. Mais, peut-être moins insensibles à la question, non évoquée par le président du GNI d’Île-de-France, d’être indemnisés lorsqu’ils s’inscrivent à Pôle emploi à la fin de leur contrat. Ou encore, à la question du financement de la branche maladie.

En tout cas, une proposition qui serait une bonne opération pour le patronat du secteur, qui pourrait présenter des offres d’emploi un peu plus attractives à première vue, sans pour autant augmenter ses dépenses en salaire. Évidemment, une bien moins bonne affaire pour les différentes branches de la Sécurité sociale et pour l’Unédic, dont les comptes ont déjà largement été plombés par la baisse d’activité économique en 2020 et par les mesures de soutien à l’économie du gouvernement en 18 mois de pandémie.

Qui ne tente rien, gagne moins !

En tout cas, un avantage bien compris par le patronat, au-delà du seul secteur de la restauration. Ainsi, François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a repris à son compte cette proposition, à l’occasion de sa rencontre à Matignon avec le Premier ministre et les ministres de l’Économie et du Travail, le 2 septembre. La veille, la seconde organisation patronale expliquait dans un communiqué de presse que « pour concilier à la fois le besoin de main-d’œuvre des entreprises et la volonté de voir progresser le pouvoir d’achat, la CPME propose de réactiver la suppression des charges patronales sur les heures supplémentaires ».

Une option qui trouve également grâce aux yeux du Medef. Son président délégué, Patrick Martin, expliquant fin août sur Europe 1 qu’il souhaitait une discussion avec l’État et les syndicats sur ce point. Estimant qu’il y « a probablement des marges de manœuvre sur les charges sociales », il a, lui aussi, avancé son argument massue : « les salariés, eux, voient le salaire net ». Là évidemment où le patronat regarde le bénéfice qu’il pourrait tirer d’une telle mesure.

Un gouvernement peu volontariste

Si, samedi dernier, Élisabeth Borne a qualifié de « pas à la hauteur » les salaires dans l’hôtellerie-restauration, pas question pour autant pour l’exécutif de prendre la main. La ministre du Travail s’est contentée de signifier qu’elle attendait des propositions du secteur, tout en suggérant aux « entreprises dont les marges le permettent » d’utiliser la prime Macron, d’un montant maximum de 2000 € défiscalisés. Mais, pour l’heure, pas question de conditionner les aides aux entreprises à l’ouverture de négociations de branche, comme l’a réclamé le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.

Une position gouvernementale bien molle, comparée à l’acharnement déployé pour la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage au 1er octobre, qui impliquera une baisse des allocations mensuelles pour plus d’un million de demandeurs d’emploi. Une réforme à plusieurs milliards d’économies en trois ans, sur le dos des chômeurs, afin de réduire le déficit de l’Unédic. Un trou que la CPME, favorable à cette réforme comme à l’allongement de l’âge de départ à la retraite, pour éviter l’endettement, creuserait parallèlement, si les heures supplémentaires étaient exemptées de cotisations sociales.

Publié par anti-K

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Ô Pater Noster, ne nous soumets pas à la tentation!

"Pourquoi le Smic pourrait augmenter au 1er octobre", semble s'inquiéter Le Figaro, canal historique de la droite et du patronat.

 

Et Le monde, devenu journal de déférence envers le capital semble lui répondre que, cà cause de l'inflation, le Smic pourrait être augmenté petitement. Ouf, on respire...

Je ne sais plus quel média aux ordres a questionné Bruno Lemaire, ex du parti de Sarkozy-Fillon passé ministre de l'économie chez Macron, sur une revalorisation véritable du salaire minimum, des salaires et des retraites. En tout cas, Bruno Lemaire a répondu:"Je ne crois pas que ce soit la bonne solution (même si) on est tenté de le faire".

Ben oui, dans la France aux racines sacrément chrétiennes, gaffe à ne pas se laisser tenter.

En revanche, fin mars 2021, 206 milliards d'euros publics ont été mobilisés en faveur des entreprises. Du coup, le CAC40 a progressé de 22,8% depuis le début de l'année. Il y a la tentation que les Cieux honnissent et les grâces "coûte que coûte" offertes au capital. CQFD.

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

SOURCE la Tribune

 

Retraites : pourquoi Macron est prêt à relancer la réforme des régimes spéciaux

S'il consent à abandonner l'idée de réformer le régime général des retraites, le président de la République entend toutefois « s'attaquer » aux régimes spéciaux avant 2022. Un moyen de réaffirmer son image de réformateur, qui en 2017, avait contribué à le porter au pouvoir. Un pari à haut risque. Décryptage.

L'envie de montrer qu'il a la main. Pour la plupart des chefs de file des syndicats, c'est d'abord ce qui motiverait Emmanuel Macron à ouvrir le dossier sensible des régimes spéciaux de retraite. Selon nos informations confirmant celles des Echos, l'Elysée envisage bel et bien de les réformer avant 2022.

« Emmanuel Macron n'a pas apprécié que l'on refuse en bloc la concertation sur la réforme du régime général, il veut montrer qu'il est le chef », assure un leader syndical. Et un autre de confirmer : « en matière de retraites, il veut absolument donner quelques gages avant 2022 ». Surtout qu'Emmanuel Macron l'a souvent dit, à ses yeux, « c'est la mère des réformes ».

En cette période électorale, le chef de l'Etat entend réaffirmer son image de réformateur, qui en 2017, avait contribué à le porter au pouvoir. Son objectif : continuer à être le président de la transformation, même après le Covid. Surtout, pas question de laisser ce sujet à ses adversaires, à droite notamment. Enfin, alors que la France s'apprête à prendre la présidence de l'Union européenne en janvier prochain, Emmanuel Macron souhaiterait montrer à ses homologues que la France est engagée dans la voie du changement.

« C'est uniquement un argument politique »

A la tête de la CFE-CGC, le syndicat des cadres, François Hommeril s'agace : « Cette histoire des régimes spéciaux, c'est uniquement un argument politique ». Laurent Berger ( CFDT), comme Philippe Martinez (CGT), ou encore Yves Veyrier ( FO) partagent cet avis. Pour eux, c'est avant tout un symbole politique.

Tous d'ailleurs, font valoir leur surprise. La suppression des régimes spéciaux n'a pas été évoquée lors de leurs échanges avec le Premier ministre, la semaine dernière. « Jean Castex a-t-il été informé ou est-ce encore une volonté du seul  Jupiter ? », s'interroge François Hommeril.

Pour l'Elysée, il s'agit d'assurer une forme de justice sociale

A l'Elysée, les conseillers mettent en avant la nécessité d'assurer une forme d'équité, de justice sociale entre les Français. La pandémie a fragilisé des catégories d'actifs, comme les indépendants, les auto-entrepreneurs et préservé les revenus des autres, des fonctionnaires notamment. Il est temps de gommer ces différences, source possible de contestation.

Autre argument avancé : un sondage publié début juillet, qui, selon eux, a marqué le Président. Selon Elabe, si les Français sont partagés sur un recul de l'âge de départ ( 62 ans), ils sont, en revanche, « à 65 %, partisans d'une suppression des 42 régimes existants, dont les spéciaux ».

Politiquement , les électeurs de François Fillon ( 80%), d'Emmanuel Macron (79%) , et dans une moindre mesure ceux de Marine Le Pen (62%), y sont favorables. L'adhésion à cette mesure est également nette chez les retraités (74%) - des électeurs importants pour une présidentielle. Enfin, l'Elysée compte insister sur « les contreparties ». Le chef de l'Etat s'est engagé, à assurer une pension minimale à 1 000 euros pour tous les actifs, y compris les agriculteurs ou les indépendants. Il pourrait la mettre en œuvre dès 2022.

Le pari risqué

Malgré cela, le pari est risqué. Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, rappelle que le tout début du conflit des retraites, qui a occasionné des mois de grèves fin 2019 et début 2020, a démarré par une journée d'action à la RATP. Contre toute attente, la mobilisation avait été soutenue.

L'entourage du Président fait toutefois valoir que la situation a changé : avec le Covid, une partie des Français a apprivoisé le télétravail. Si le conflit venait à durer, ce pourrait être une option qu'entreprises et salariés adopteront pour contourner les débrayages.

Surtout, l'Elysée ne croit pas à une forte mobilisation. Pas sûr que les centrales soient suivies par leurs troupes sur la seule question des régimes spéciaux. « Il pourrait aussi y avoir des tiraillements entre la CGT et les centrales considérées comme plus réformistes, comme l'UNSA ou la CFDT », relève un conseiller.

Enfin, la SNCF, comme la RATP ont été fortement fragilisées par la crise et l'Etat a largement volé à leur secours. Les grèves ont un coût. Un jour de grève à la SNCF revient à près de 20 millions d'euros de pertes ... Dans ce contexte, alors que la crise sanitaire n'est pas encore terminée, les salariés de ces entreprises seront-ils prêts à défier le gouvernement ? A voir, sachant que dans le cas spécifique de la SNCF, le ministre des transports a mis de l'huile sur le feu en s'attaquant aux billets gratuits dont bénéficient les salariés et leur famille. Et ce dans un contexte d'ouverture à la concurrence du marché ferroviaire intérieur qu'un grand nombre de syndicats n'ont toujours pas digéré.

Le 5 octobre prochain devrait faire office de test. Une première journée d'action autour de la défense du pouvoir d'achat et la préservation du modèle social français est organisée par la CGT et FO... « Si le gouvernement agite le chiffon rouge des régimes spéciaux, il risque de nous aider à mobiliser », confie Yves Veyrier, de FO.

Quant aux économies réalisées, elles seraient toutes relatives. A la SNCF, depuis le 1er  janvier 2020, plus personne n'est embauché sous statut. L'entreprise compte 150 00 salariés dont 25 000 contractuels et les agents (hors les 15 000 conducteurs) partent déjà en moyenne à 59 ans. La RATP compte 46 000 agents. Les industries gazières, elles, à peine quelques milliers.

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Reconquérir la Sécurité Sociale, un enjeu majeur pour notre société
Reconquérir la Sécurité Sociale, un enjeu majeur pour notre société

A propos du COVID-19, il nous apparait que comme partout en France, la pandémie du coronavirus a mis en évidence la responsabilité primordiale du système capitaliste dans les causes de la crise sanitaire, aggravant du même coup les crises économique et sociale.

Comme pour l’ensemble des enjeux sociaux d’emploi et de salaires, de services publics et de droit du travail, cette responsabilité doit être bien mise en lumière en ce qui concerne la Sécurité Sociale.

La branche maladie de la Sécurité Sociale est en effet confrontée à une forte contradiction, délibérément créée par la politique libérale du gouvernement qui a la mainmise sur sa gestion.

Cette contradiction tient au décalage entre le montant croissant des dépenses qu’elle doit assumer et une décroissance certaine de ses ressources pour y faire face. Comme l’indiquait dans son dernier rapport (Septembre 2020) la Commission des Comptes de la SS : « La branche maladie supporte en effet les pertes considérables de recettes associées à la récession économique et des dépenses exceptionnelles pour permettre au système de soins de face à la crise sanitaire ».

Décalage car du côté des prestations en effet, la Sécu doit faire face à l’ensemble des dépenses nécessaires pour lutter contre la pandémie :

Cela inclut le coût des dépenses hospitalières pour soigner les malades, les indemnités journalières des arrêts maladie, … mais aussi les dépenses liées au dépistage et à la prévention de la contamination par le virus, c’est-à-dire les tests de dépistage, le coût des vaccins et les actes médicaux qui les accompagnent.

Et quand on sait que le coût d’un vaccin Pfizer peut aller jusqu’à 19,50 euros la dose, on comprend pourquoi cette multinationale de l’industrie pharmaceutique réalise des profits fantastiques sur le dos de notre Sécurité Sociale, bonne fille, qui rend solvable leurs ventes !
Et on saisit mieux aussi l’urgence de gagner la levée des brevets sur la production des vaccins, de mettre ainsi en place la licence obligatoire afin de faire cesser ce pillage ! « Pas de profits sur la pandémie ! » est plus que jamais le mot d’ordre à imposer aux multinationales de la production pharmaceutique.

De l’autre côté, celui des ressources, la Sécu est confrontée à une baisse de ses rentrées en cotisations qui relève pour une large part d’un pillage en règle – un vol en bande organisée – pour plusieurs raisons :

  • 1. Le chômage augmente avec les licenciements qui se multiplient ; une partie de ces licenciements s’effectue d’ailleurs, c’est un comble ! alors que de l’argent public et du crédit bancaire ont été accordés à de grandes entreprises via « le plan de relance »,
  • 2. Les salaires bruts font du surplace ou sont en baisse relativement à l’augmentation du coût de la vie du fait de l’absence d’augmentations générales de salaires, mais aussi à cause des accords dits de « performance collective » (une des infamies des ordonnances MACRON) organisant la baisse des salaires par le chantage au maintien de l’emploi. Si les salaires se portent mal, il n’en est rien pour les profits qui sont au beau fixe comme en témoignent les records de profits enregistrés par les entreprises du CAC 40,
  • 3. Le dispositif de chômage partiel maintient 70% du salaire brut mais ce revenu de remplacement (indemnité d’activité partielle) n’est pas soumis à cotisations sociales. A cela s’ajoutent les dispositifs exceptionnels mis en place d’exonérations et de reports de cotisations sociales pour les entreprises,
  • 4. Les dispositifs antérieurs d’exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises (Exos Fillon, etc.) non seulement n’ont pas été remis en cause, ne serait-ce que pour tenir compte de la récession économique, mais ils ont été poursuivis et amplifiés avec le CICE, transformé en système pérenne d’exonérations, privant le régime général de Sécu de 20 milliards par an !
  • 5. Une partie de ces exonérations n’est pas compensée par l’État ce qui prive la Sécu là encore de plusieurs milliards.

Rappelons nous que ces exonérations sont accordées aux entreprises sous prétexte que les cotisations sont soi-disant une charge selon le patronat et parce que le travail serait lui un coût, le « coût du travail » dans le lexique du MEDEF.

Si le travail était un coût, la France aurait dû se porter beaucoup mieux et son activité économique s’améliorer considérablement à la suite de tous ces mois de confinement et avec ces millions de travailleuses et travailleurs obligés de chômer ! Tout au contraire, nous nous sommes rendus compte, - et pour certains de nos libéraux ce fût une découverte ! - qu’il y avait des premières et premiers de corvée et que leur travail – mal reconnu et mal payé – n’était pas un coût mais une activité indispensable à la vie sociale de toutes et tous !

Au total, pour résumer ces cinq dimensions de la baisse organisée des ressources, il y a bien « effondrement de la masse salariale du secteur privée sous l’effet de l’explosion de l’activité partielle et de la baisse de l’emploi ».
Ce n’est pas la CGT qui le dit mais la Commission des Comptes de la S.S.

Ce décalage grandissant entre recettes et dépenses a débouché sur un déficit lequel a fourni le prétexte au gouvernement pour décréter que la C.R.D.S serait prolongée jusqu’en 2033 ! C’est inacceptable ! Car ce déficit n’est que le résultat d’un pillage organisé qui se porte à la fois sur les recettes et sur les dépenses.

• Est-il exagéré de parler de « pillage organisé » ? Il semble que non car comment accepter que la Sécu soit obligée de rembourser les vaccins aux prix imposés par l’industrie pharmaceutique alors que la levée des brevets et la mise en place de la licence obligatoire permettraient de diminuer nettement ces prix ?

• Comment accepter que la Sécu puisse continuer à être pillée par les exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, pour un coût de plus en plus dispendieux, alors que la démonstration a été faite depuis longtemps qu’elles ne servaient pas l’emploi mais le desservaient, et ce alors que la seule suppression de ces exonérations pour les entreprises du CAC 40 (pour commencer), rapporteraient 5,5 milliards de recettes supplémentaires à notre régime général de Sécurité Sociale et que la division par deux de leur montant global rapporteraient 45 milliards de plus ?!

Pour la CGT, il est clair que si le gouvernement voulait asphyxier la Sécurité Sociale il ne s’y prendrait pas autrement ! En conséquence, il est tout aussi clair que toutes les forces syndicales, associatives et politiques attachées à défendre la Sécu, à lui redonner la plénitude de ses moyens et missions et au-delà à la renforcer, doivent réagir ! Ce doit être l’occasion de proposer un large et grand débat public afin que les salariés, - en activité, privés d’emploi ou à la retraite - puissent se réapproprier ce qui leur appartient. Il y a urgence.

Quatre points cruciaux, selon nous, doivent être fermement défendus, mis en lumière et en débat :

1. La politique libérale, menée par le gouvernement afin de servir les intérêts de la classe capitaliste, organise délibérément l’asphyxie de la Sécurité Sociale et programme sa mort prochaine. Il faut la stopper.

2. La dette sociale ne doit absolument pas être remboursée par le monde du travail qui n’en est pas responsable puisqu’il n’est pas, et n’a jamais été, le décideur des exonérations de cotisations sociales, encore moins des suppressions d’emplois et des baisses de salaire, toutes ces mesures étant à l’origine du déficit de la Sécu. Le concept de dette sociale qui a donné lieu à la création de la CADES par le plan Juppé en 1995 est une injustice sociale, une erreur économique et une faute morale qui se résume pour tout dire en un scandaleux racket des richesses créées par le travail pour le seul profit des rentiers du capital.

La CRDS appliquée au 1er Janvier 1996 devait prendre fin en 2009 mais elle a d’abord été prolongée jusqu’en 2014 puis ensuite jusqu’en 2024 et on comprend pourquoi : le déficit de la Sécu est devenu une source sûre, très lucrative et inépuisable de profits ! Autrement dit les privilégies du capital ont trouvé la corne d’abondance car ils passent deux fois à la caisse : d’abord en exploitant au maximum la force de travail, en pressurant les salaires et en supprimant des emplois afin d’augmenter leurs profits ce qui est la cause du déficit de la Sécu, et ensuite pour combler ce déficit en prêtant à la CADES qui les rembourse grassement !! Alors, face à cette fantastique extorsion de fonds et plutôt que de se résigner à une énième prolongation de ce racket, n’est-il pas grand temps de faire cotiser les revenus financiers du capital et de leur transférer le remboursement de la dette sociale ? N’est-il pas temps de revoir en profondeur les conditions mises au remboursement de cette dette au moment où l’État français emprunte à des taux négatifs ?

3. Des solutions crédibles peuvent immédiatement être mises en œuvre pour rééquilibrer la Sécurité Sociale, d’abord en relançant le moteur de son financement, sur la base de son triptyque emploi – salaire – cotisation sociale et parallèlement en agissant pour stopper le pillage dont ces dépenses et prestations sont les victimes au travers de l’emprise de l’industrie pharmaceutique et des secteurs privés de l’hospitalisation et du soin.

4. L’ensemble de celles et ceux qui, sans être d’accord sur tout, tant sur les aspects du diagnostic que sur les remèdes proposés, s’accordent néanmoins sur le constat d’une Sécurité Sociale menacée d’une transformation d’ampleur qui contredirait définitivement ses principes fondateurs de solidarité, d’universalité et de gestion démocratique, et qui convergent en conséquence sur le besoin d’alerter et mobiliser, doivent se placer à l’initiative pour engager des débats publics. Il s’agit de mener des débats larges et approfondis permettant au monde du travail de reprendre la main sur ce bien commun qu’est notre Sécurité Sociale.

Il y a maintenant trois quarts de siècle que la Sécurité Sociale nous protège toutes et tous de la maladie et de l’invalidité, nous garantit l’accès aux soins et des ressources en cas de perte de revenus.

C’est une création relativement récente à l’échelle historique, - elle est en effet beaucoup plus jeune que les Déclarations des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et 1793, bien plus jeune aussi que le droit de grève de 1864, la liberté syndicale de 1884 ou le Code du Travail de 1910, - mais elle est toujours aussi moderne et se trouve donc bien enracinée au cœur de notre histoire populaire, inscrite dans le quotidien de notre pays face à tous les risques sociaux.

Le 22 Mai dernier, nous nous sommes donc réjouis de fêter les 75 ans de notre Sécurité Sociale, la loi du 22 MAI 1946 ayant en effet décidé d’instaurer la généralisation de cette formidable innovation sociale qui allait permettre progressivement de garantir aux travailleuses et travailleurs salariés le maintien d’un revenu face aux divers risques sociaux, d’accéder à une retraite décente et au remboursement des soins médicaux.

En conclusion, la CGT le réaffirme, il y a urgence également à créer les conditions pour que les salariés et retraités retrouvent leurs pouvoirs d’intervention et leurs droits de gestion dans une Sécurité Sociale démocratisée.

Il s’agit donc de réinstaurer le droit de vote des assurés sociaux pour leurs représentants aux Conseils de la CPAM qui devront parallèlement redevenir de vrais conseils d’administration munis des pouvoirs de gestion correspondants et garantissant une représentation majoritaire des syndicats de salariés, comme cela était le cas de 1947à 1967.

Ce principe fondateur de la Sécurité Sociale, énoncé par Ambroise CROIZAT et selon lequel l’organisation de la Sécurité Sociale doit être confiée aux intéressés eux-mêmes a en effet besoin d’être réhabilité et remis en fonction au vu de la gestion calamiteuse qui a cours depuis un quart de siècle que sévit le plan Juppé, lequel a enterré toute esprit de démocratie sociale.

Publié par http://canempechepasnicolas.over-blog.com

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Autoritarisme patronal : Bluelinea menace de suspendre les salariés sans pass sanitaire

Le patron de Bluelinea menace ses employé.e.s d’une suspension de contrat de travail en cas de non-vaccination, alors que l’entreprise ne reçoit pas de public et n’est donc pas soumise à l’obligation du pass sanitaire. Une expression de plus du sentiment de toute puissance patronale, encouragé par les lois liberticides du gouvernement.

Liberticide et antisocial

Pascal Pochard/AFP

Les salarié.e.s de l’entreprise Bluelinea, spécialisée dans la téléassistance auprès des personnes âgées et en situation de handicap, n’ont aucun contact avec le public. Pourtant, le directeur leur a annoncé lundi que leur contrat de travail serait suspendu s’ils n’étaient pas en mesure de présenter un pass sanitaire en règle à partir du 1er octobre. D’après France Info, l’entreprise compte une centaine de salarié.e.s et au moins 10% d’entre eux seraient menacés par la résolution de leur direction. Pour justifier cette décision, Laurent Levasseur, président cofondateur de Bluelinea, invoque une soi-disant préoccupation pour la protection des travailleur.se.s et de leur santé. Il se dit aussi convaincu que “d’ici quelque temps, il y aura un élargissement du pass sanitaire".

S’inscrivant ainsi totalement dans la logique du gouvernement, qui a déjà imposé le pass sanitaire sous peine de sanctions à de nombreux travailleurs, l’argumentaire du patron expose très clairement son mépris pour les salariés, il prétend les priver de salaire “pour leur bien”.

Le lendemain, interrogée sur l’affaire qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, le Ministère d’Élisabeth Borne a répondu hypocritement sur le caractère illégal de la menace : «  La loi du 5 août est très claire sur le périmètre d’application du pass sanitaire et des sanctions (1 an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende) sont prévues pour les employeurs qui ne la respecteraient pas. En aucun cas l’entreprise ne peut suspendre ses salariés à ce motif  ».

Pour autant, que les suspensions et autres sanctions soient faites dans le cadre de la loi ou en dehors, c’est bien le gouvernement d’Élisabeth Borne qui a offert aux patrons la possibilité de licencier les travailleurs et travailleuses qui refusent la vaccination, malgré la défiance qu’elle suscite dans une partie de la population. Défiance dont il est, avec ses prédécesseurs, directement responsable. Pas surprenant si ces mêmes patrons se sentent pousser des ailes et s’affranchissent de la fine barrière légale qui les empêche (encore) d’appliquer la nouvelle loi dans tous les secteurs. D’autant qu’il est peu probable que le directeur en question se sente menacé par la peine encourue, étant donné la légéreté avec laquelle il a été repris après une telle attaque envers les travailleurs : alors que ces derniers ont bien subi des pressions et des menaces explicites de leur patron, d’après l’AFP, « les services du ministère ont pris contact avec l’entreprise” pour simplement l’informer “qu’il ne pouvait pas procéder ainsi ».

En réalité, il est nécessaire de s’opposer à cette offensive coordonnée des patrons et du gouvernement sur le pass sanitaire. Ce dont on a besoin c’est d’ une stratégie par en bas, à l’opposé de l’orientation pro-patronale du gouvernement qui impose la vaccination à nos collègues à coup de sanctions et stigmatise la première ligne tout en ne mettant aucun moyen en place pour convaincre de la vaccination ou limiter la circulation de l’épidémie, à l’image du scandaleux protocole sanitaire annoncé dans l’éducation nationale en cette rentrée.


Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Cheminots, facilités de circulation: attention au départ! Définitivement!

Avec cette illustration, chacun peut mesurer de quel côté écrivent les médias aux ordres du capital.

 

En effet, les cheminots, actifs et retraités, et leurs familles ont droit à des facilités de circulation à la SNCF. C'est ce qu'il reste de la SNCF et du Statut des cheminots, sabordés sous Hollande président avec la participation des députés Eelv, et sabordés plus encore sous Macron président avec pour patron à l'Assemblée nationale François de Rugy, ex-patron des députés écolos sous Hollande président. J'écris ça, surtout pas pour rien, à l'approche de la présidentielle de 2022.

Et voilà que le chef de la police et de la gendarmerie accorde la gratuité à la SNCF à ses hommes et que le chambellan en charge des transports accorde son violon avec Gérard Darmanin.

Cheminots, facilités de circulation: attention au départ! Définitivement!

Naturellement, la suppression de l'impôt sur les grandes fortunes reste en l'état. Et aucune politique contre l'évasion fiscale des grandes fortunes françaises ou les privilèges éhontés des actionnaires, comme pour la chasse contre les paradis fiscaux au sein de l'UE du capital ne sont à l'ordre du jour du président de notre mauvaise république.

Et au pire, si les facilités de circulations, délivrées aux cheminots, étaient une énorme gabegie financière, pourquoi, dans un rapport indépendant, libre et non faussé comme on dit, ne serait pas quantifié le nombre d'actifs et de retraités qui chaque année en bénéficie dans la pratique. Mais non, les commis du capital au gouvernement, qu'ils soient du parti à la rose ou de droite, gèrent loyalement les affaires du business. Un point, c'est tout!

Et une "revendication" des syndicats de la police vient d'être actée à l'approche de la présidentielle de 2022. Ce n'est surtout pas un hasard.

Communiqué de la CGT-Chemlinots:

Cheminots, facilités de circulation: attention au départ! Définitivement!

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
SOIGNANTS : HIER HEROS ... AUJOURD'HUI BOUCS EMISSAIRES !

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Macron s’attaque au train gratuit pour les cheminots mais l’offre aux policiers : une cheminote réagit

La double-annonce de vendredi dernier est symbolique de la logique du gouvernement : récompenser les policiers qui le protègent, s’attaquer aux cheminots qui ont lutté contre ses contre-réformes. Laura, cheminote, réagit.

Offensive du gouvernement

Crédits photo : O Phil des Contrastes

Ces derniers jours, le gouvernement tente de relancer le traditionnel « cheminot bashing » : il faut en finir avec les « privilèges » des travailleurs du rail. Dans ce cadre, et suite à un récent rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF) et de l’Inspection générale des Affaires Sociales (Igas), ce sont nos facilités de circulation (FC), souvent appelées de manière inexacte « le train gratuit », qui sont en cause. Selon ce rapport, plus de 1,1 millions de personnes sont éligibles à ces FC, ce qui représenterait un manque à gagner de 105 millions d’euros pour la SNCF.

Si le rapport n’établit même pas précisément combien de cheminots et d’« ayant droit » (nos familles) utilisent effectivement les FC et combien d’argent cela représente réellement, le gouvernement s’est empressé de déclarer que les facilités de circulation seraient remise en cause, à commencer par celles des cheminots qui seront transférés dans le privé. Sur RMC vendredi dernier, Jean-Baptiste Djebarri, ministre des Transports, a ainsi déclaré vouloir rediscuter du « périmètre » des « avantages en nature » dont bénéficient les cheminots.

Une attaque contre nos acquis qui s’inscrit dans la lignée de celles subies ces dernières années : de la fin du statut cheminot à l’ouverture à la concurrence, en passant par la volonté d’en finir avec notre régime spécial de retraites, la réforme du ferroviaire en 2018 et, plus généralement, le démantèlement du service public. De fait, l’objectif du gouvernement est toujours le même : aligner par le bas les conditions de l’ensemble des travailleurs.

Dans les chantiers, entre collègues, on discute ces derniers jours du « hasard » qui fait que le jour même où Djebbari déclarait que nos facilités de circulation étaient sur la sellette, Darmanin annonçait de son côté que les policiers bénéficieront désormais du train gratuit, à condition d’être armés et de s’annoncer au chef de bord ! La volonté du gouvernement est très claire : distribuer des cadeaux à ceux qui répriment et des coups à ceux qui luttent.

Ainsi, celles et ceux qui ont été en deuxième ligne pendant toute la période du Covid, continuant d’assurer le service public ferroviaire dans des conditions dégradées, qui ont défendu bec et ongles le service public ferroviaire ou encore le système des retraites, qui ont combattu la politique anti-sociale du gouvernement ces dernières années voient leurs acquis attaqués à nouveau. En revanche, pour ceux qui ont été à la botte du gouvernement Macron contre les cheminots, les étudiants, les Gilets jaunes, ceux qui ont assuré la répression dans les quartiers populaires et partout où le gouvernement a remplacé une véritable stratégie sanitaire par la matraque, la récompense c’est le train gratuit ! Un privilège qui vient s’ajouter à l’exemption de réforme des retraites et d’obligation vaccinale.

Par ailleurs, au-delà de ces deux annonces qui font grincer des dents les cheminots, on croit rêver lorsqu’on voit que par l’annonce du train gratuit pour les policiers, le gouvernement entend renforcer la « sécurité » à bord des trains ! Cela fait des années que les cheminots et leurs organisations syndicales dénoncent sans cesse la déshumanisation des gares et des trains, avec la mesure phare « équipement agent seul », autrement dit la suppression massive des agents SNCF à bord des trains. Désormais, le gouvernement qui avalise cette politique nous promet des policiers hors service armés, comme si leur présence était rassurante.

Or, à l’inverse, cette mesure n’est rien d’autre que le feu vert à de nouvelles violences policières, perpétrées au nom de la « sécurisation », par des policiers armés couverts par le gouvernement. Comment ne pas penser ici aux épisodes successifs de cet été où des policiers et gendarmes ont braqué ou tiré sur des jeunes lors de simples contrôles routiers. Darmanin ouvre la voie à ce que ces scènes se banalisent. Tout ça alors que la direction de la SNCF et les gouvernements successifs n’ont cessé d’attaquer et de dégrader le service public ferroviaire.

Derrière cette énième attaque contre les acquis des cheminots, il n’y a ni plus ni moins que la volonté du gouvernement et de la direction de la SNCF de s’en prendre à nouveau à un des principaux bastions de résistance face au rouleau compresseur néolibéral mis en œuvre par le gouvernement Macron, dans la continuité des gouvernements précédents. Mais il faut dire stop ! Pour arrêter cette offensive anti-sociale qui vise cheminots et usagers, qui dure depuis plusieurs années, et dont la suppression des facilités de circulation n’est que la « cerise sur le gâteau », il est indispensable que cheminots et usagers luttent ensemble pour un service public ferroviaire de qualité et gratuit, et dans lequel ils aient leur mot à dire, seule manière de contrer la politique de destruction orchestrée par la direction de la SNCF et les gouvernements.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

SOURCE : Libération

Après un jugement en appel victorieux il y a quelques mois dans une première affaire, des salariés de l’enseigne passaient jeudi pour une autre action. Avec en filigrane la question des limites ou non du droit de manifester au sein de son entreprise.
 

par Damien Dole

publié le 4 septembre 2021

C’est la rentrée aussi pour les «samedis de la révolte» devant les Monoprix de Paris. Après une pause de quelques semaines en août, les élus CGT ont tracté de nouveau ce samedi matin devant les magasins de Denfert-Rochereau et de Soldat Laboureur (XIVe arrondissement). Avec, outre les revendications sur les conditions salariales, un mot d’ordre persistant : «Où sont passées les caissières et caissiers dans les Monoprix ?»

Ces actions récurrentes, qui durent depuis plus d’un an, ont fini par agacer sérieusement la direction de Monoprix. A tel point qu’une banale action devant le magasin de Convention un matin de septembre 2020 a eu pour conséquence de les voir être assignés en justice par la direction. Libération racontait alors les raisons de cette mobilisation. Et si les conditions de travail en étaient le principal carburant, la proratisation de la prime Covid en fonction du temps de présence en était l’étincelle. «Beaucoup de nous prennent des bus de nuit, sont des travailleurs très précaires. Cette prime était une motivation», dénonce Alain Tsamas, animateur du collectif CGT.

Se faufiler dans les rayons

Contactée vendredi par Libération, la direction de Monoprix n’a pas été en mesure de nous donner dans les délais de publication des réponses sur le nombre de salariés travaillant actuellement au sein de son entreprise ni sur ses effectifs avant la crise Covid. Sur la question de la prime cette même direction expliquait à notre journal en novembre avoir décidé cette proratisation «par souci d’égalité et d’équité» afin de «valoriser financièrement les salariés qui ont travaillé pendant toute la durée du premier confinement». Le collectif de salariés assure toujours de son côté que seuls 25 % des employés concernés ont reçu la somme maximale de 1 000 euros. En décembre la justice a donné raison à Monoprix. Mais la cour d’appel de Paris a infirmé ce jugement en mai et condamné l’enseigne à verser 150 euros à chacun des salariés ayant fait appel. Une première victoire pour les élus CGT, que Monoprix veut faire casser par la Cour de cassation.

 

Ce jeudi, c’était le temps d’un deuxième combat judiciaire. En cas de victoire il permettrait aux militants et travailleurs de Monoprix – et au-delà – de se mobiliser avec fracas y compris à l’intérieur des magasins. Lors d’une autre action dans le XVIIe arrondissement de Paris, à La Fourche à l’automne 2020 le collectif de salarié avait en effet décidé de changer de méthode. Finies les annonces sur les réseaux sociaux qui permettent aux directeurs de magasin d’anticiper leur venue, ils se faufilent ce jour-là dans les rayons puis, une fois à l’intérieur ils sortent les chasubles rouges, le mégaphone et déclament leurs revendications entre le rayon pâtes et les tapenades chicos.

«Vous êtes la preuve vivante que même s’ils nous tapent dessus, même s’ils nous assignent en justice, on tient bon. Ce n’est pas parce que nous sommes des Noirs et que nous faisons ce genre de boulot qu’il faut nous écraser.»

—  Rachel Keke, femme de chambre de l’Ibis Batignolles mobilisée

La direction décide une nouvelle fois d’attaquer les élus responsables en justice. Et l’emporte de nouveau en première instance. Sur la place du Châtelet jeudi matin, à quelques encablures de la flambant neuve Samaritaine, les personnes incriminées sont là, drapeaux au vent en attente du jugement en appel de l’affaire la Fourche. Derrière eux, les beffrois de Notre-Dame-de-Paris et le Palais de justice. Quelques cheminots sont venus en renfort, un élu SUD PTT des Hauts-de-Seine, des gars de TUI France, une délégation des femmes de chambre victorieuses de l’Ibis Batignolles. Les interventions se succèdent. Tour à tour sont évoquées au micro les actions en justice, les conditions de travail dans l’enseigne, les salaires trop faibles, le refus du pass sanitaire. La convergence des luttes est dans toutes les bouches, notamment dans celles des militants du NPA et des élus La France insoumise présents, comme la députée Danièle Obono et la conseillère régionale d’Ile-de-France Julie Garnier.

 

Un élu CGT raconte, lui, cette salariée qui travaille dans un magasin du nord de Paris et habite en Essonne. Cet été elle a quitté son travail à 21h30 et n’a pu rentrer qu’à minuit chez elle à cause des travaux sur sa ligne de RER, avant de retourner travailler… dès l’aube. «Ils nous disent qu’il n’y a pas suffisamment d’argent pour augmenter les salaires ou payer l’intégralité de notre titre transport mais ils font de la pub partout dans le métro ou dans les rues de Paris, assène Alain Tsamas. Aucun d’entre nous ne peut habiter à côté de son magasin, où les prix des loyers sont trop élevés.» «Ce qu’on touche, ce n’est pas un salaire mais c’est une misère. Et pendant ce temps-là, les patrons se remplissent les fouilles», explique au micro Salimata Happart, élue CGT qui travaille au magasin de Vaugirard. Qui ajoute : «Tous les jours, on se bat pour ça et Monoprix fait tout pour nous faire taire. Donc au lieu d’être avec nos enfants le jour de leur rentrée scolaire, nous passons au tribunal comme des criminels.» «Vous êtes la preuve vivante que même s’ils nous tapent dessus, même s’ils nous assignent en justice, on tient bon, enchaîne Rachel Keke, de l’Ibis Batignolles. Ce n’est pas parce que nous sommes des Noirs et que nous faisons ce genre de boulot qu’il faut nous écraser.»

Mais là où les deux camps achoppent c’est sûr la question du mode d’action. Y a-t-il eu des abus de la part des élus incriminés, entravant la liberté de circuler des clients, leur envie d’acheter ? «Monoprix s’est toujours engagé à maintenir un dialogue social constructif et permanent avec l’ensemble des organisations syndicales, nous dit par mail l’enseigne. Nous avons toujours œuvré afin que le droit de chacun à exprimer ses revendications et à manifester soit parfaitement respecté. Toutefois, suite à des débordements, contraires à la liberté de commerce, constatés lors du rassemblement qui s’est tenu au magasin de La Fourche début octobre, nous avons décidé d’assigner un certain nombre de personnes.» Le représentant de l’enseigne a versé au dossier des photos diffusées par les cégétistes censées le démontrer. «A quel moment ces photographies laissent-elles apparaître l’existence de violences, d’atteintes à la liberté du travail, d’atteinte à la liberté de circulation ou d’atteinte à la liberté de commerce ? plaide lors du jugement l’avocat des élus. A aucun moment, et la difficulté c’est que ce sont les seuls éléments qui sont produits au débat.»

«Des salariés peuvent-ils manifester au sein de leur entreprise ?»

Les échanges entre les deux avocats sur la gêne possible, sur ce qui entrave ou non la liberté de commerce sont concrets et intéressants. Avec in fine cette question posée par le représentant des salariés incriminés, essentielle pour eux comme pour les travailleurs en lutte de toutes sortes : «Des salariés peuvent-ils manifester au sein de leur entreprise ?» Le verdict sera rendu fin octobre.

Peu après, dans la cour du palais de justice, on aurait pu imaginer les esprits des prévenus se relâcher, soulagés que s’achève cette nouvelle étape judiciaire. Mais au pied de la Sainte Chapelle, devant un balai de touristes et de robes noires, la lutte continue. Des caissières nous racontent leur quotidien avec les clients qui s’énervent de ne pas trouver certains produits en rayon la faute, assurent-elles, à un manque de bras en magasinage. Tous parlent déjà, aussi, de l’action de ce samedi devant un magasin du XIVe arrondissement. Avec un jugement favorable en appel, ils pourront peut-être de nouveau circuler à travers les rayons afin de sensibiliser collègues et clients.

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

"N’est-il pas totalement malsain qu’un homme puisse gagner 3 400 fois plus qu’un autre ?"

"N’est-il pas totalement malsain qu’un homme puisse gagner 3 400 fois plus qu’un autre ?"

Par Laurent Herblay 

Le banquier européen le mieux payé a touché 64 millions d’euros en 2019, un salaire qui en dit long sur notre époque, indécente et injuste pour ses inégalités extravagantes, estime Laurent Herblay, auteur de « Le néolibéralisme est un oligarchisme » (Librinova).

Dans une dépêche consacrée à l’émigration de riches banquiers de la City dans le sillage du Brexit, l’AFP révèle un chiffre significatif : le salaire le plus élevé des banquiers de l’Union européenne (UE) en 2019 a atteint 64 millions d’euros. Dans la même dépêche, la célèbre agence souligne que près de 5 000 banquiers ont gagné officiellement plus d’un million d’euros en 2019 dans l’UE, dont 3 500 environ en Grande-Bretagne contre 492 en Allemagne et 270 en France.

Bien sûr, notre voisin d’outre-Manche comptait 2,6 % de banquiers millionnaires de moins en 2019, mais cette évolution reste limitée, sachant que le processus du Brexit a démarré en 2016. La domination de Londres dans la finance européenne n’est pas remise en question pour autant. Pour l’instant, ce ne sont que des anicroches assez dérisoires pour qui prend la peine d’étudier sa position globale dans le secteur financier à date.

Cette somme de 64 millions d’euros représente plus de dix fois la moyenne des patrons du CAC 40 !

Le capitalisme oligarchiste a une capacité assez incroyable à propulser les rémunérations les plus élevées toujours plus haut, au niveau des sportifs les mieux payés de la planète. Mais la comparaison n’est pas complètement juste car un banquier n’est pas un influenceur ou un outil publicitaire s’adressant à des dizaines de millions de supporters, et sa carrière est bien plus longue.

Remis en perspective avec la réalité, les chiffres sont stupéfiants : cela correspond à plus de 3 400 smic. En 2015, l'assemblée générale d'actionnaires de Renault avait dénoncé les 400 smic de rémunération de Carlos Ghosn, le PDG de l'époque. Depuis, le monde de la finance a montré qu’il a de la ressource, et qu’il conserve une capacité stupéfiante à toujours faire gagner plus à l’élite de l’élite.

« Rien ne ruisselle depuis ces sommets et, au contraire, une partie de ces sommes vient directement de l’appauvrissement d’une grande partie de la population, comme le montre l’évolution des États-Unis depuis quarante ans. »

Mais comment une époque peut-elle produire une telle distorsion des revenus ?

N’est-il pas profondément révoltant humainement qu’une personne puisse gagner autant ?

N’est-il pas totalement malsain qu’un homme puisse gagner 3 400 fois plus qu’un autre ?

Comment ne pas être pris de vertige quand on constate que cette rémunération, c’est l’intégralité du salaire que percevraient aujourd’hui plus de 80 smicards pendant toute leur vie salariale, sans être au chômage !

 

Par-delà son caractère moralement choquant, cette explosion des inégalités est porteuse d’innombrables déséquilibres économiques. Le premier est, assez directement, la chute des bas salaires. Rien ne ruisselle depuis ces sommets et, au contraire, une partie de ces sommes vient directement de l’appauvrissement d’une grande partie de la population, comme le montre l’évolution des États-Unis depuis quarante ans.

 

Et ces montagnes d’argent perturbent également l’économie en nourrissant une spéculation maladive, puisque ce sont les plus riches qui épargnent le plus et entretiennent les bulles de la finance. Pour couronner le tout, on peut craindre que la fiscalité de ces revenus soit « optimisée », comme ils disent.

Pendant les Trente Glorieuses, les patrons ne gagnaient généralement pas plus de vingt ou trente fois le salaire minimum. Ce faisant, un patron ne pouvait gagner en un an ce qu’un de ses employés gagnait pendant toute sa vie. Voilà, qui était peut-être le sens caché de ce plafond informel des plus hauts revenus. Il y avait une forme de décence dans les inégalités, totalement oubliée aujourd’hui.

Publié par http://canempechepasnicolas.over-blog.com

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Pouvoir d'achat en berne et inflation en hausse, toujours plus pour le capital: Qu'est-ce qu'on attend pour leur faire la fête?

Que d'un chapeau de magicien sorte un dieu, un césar, un tribun pour nous conduire vers un avenir radieux? Je suis désormais parmi les vieilles branches. Et jusqu'à ce jour, aucun droit social ou sociétal ne fut obtenu par l'unique grâce du capital. Seul, le mouvement puissant du monde du travail a pu en conquérir.

 

Mesurons à nouveau les droits conquis à la Libération, impulsés par le Conseil National de la Résistance: Sécurité sociale, nationalisation de l'énergie, des banques et des assurances statut des fonctionnaires, Comité d'entreprise, droit de vote pour les femmes. conventions collectives, etc, alors que la France était dévasté, pillée, ruinée, endeuillée.

Et aujourd'hui, 5e puissance économique au monde, siégeant comme état permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, avec des milliards et des milliards d'euros alloués au capital, il faudrait ronger son frein, sous le joug et la souffrance, et attendre des jours meilleurs?

Très loin de nos préoccupations quotidiennes et de notre désir ardent à mieux vivre, les candidats à la prochaine élection présidentielle éclosent plus vite que des champignons. Comme Macron, ils ont revêtu de beaux habits de campagne. Ils monopolisent l'attention des médias qui ne demandent que ça pour embrumer l'esprit des citoyens. Ils distillent des promesses qui peuvent enchanter. Mais comment révolutionner notre mauvaise société en ne s'attaquant jamais au pouvoir de l'argent-roi?

L'heure n'est pas à choisir entre les pires et les moins pires. L'urgence oblige à imposer des choix politiques, économiques et sociaux pour balayer cette grande scène politicienne au service exclusif du capital.

D'ores et déjà, des journées d'action spécifiques sont prévues en septembre: à l'Hôpital public ou dans l'enseignement. Les retraités seront dans la rue le 1er octobre. Le 5 octobre, CGT, FO, Solidaires, Fsu et des mouvement de jeunesse appellent à se mobiliser pour notre pouvoir d'achat, nos salaires et nos conditions de travail,  pour nos emplois et nos études.

La Cfdt n'en sera pas. Mais son patron, Laurent Berger, n'est-il pas le président de la Confédération européenne des syndicat, unique partenaire social statutaire de l'UE du capital?

Pouvoir d'achat en berne et inflation en hausse, toujours plus pour le capital: Qu'est-ce qu'on attend pour leur faire la fête?

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Par Denis Renard
Syndiqué CGT – Retraité

Concernant l’approche de la situation dans l’Aude à propos du COVID-19, il nous apparait que comme partout en France, la pandémie du coronavirus a mis en évidence la responsabilité primordiale du système capitaliste dans les causes de la crise sanitaire, aggravant du même coup les crises économique et sociale.

Comme pour l’ensemble des enjeux sociaux d’emploi et de salaires, de services publics et de droit du travail, cette responsabilité doit être bien mise en lumière en ce qui concerne la Sécurité Sociale.

La branche maladie de la Sécurité Sociale est en effet confrontée à une forte contradiction, délibérément créée par la politique libérale du gouvernement qui a la mainmise sur sa gestion.

Cette contradiction tient au décalage entre le montant croissant des dépenses qu’elle doit assumer et une décroissance certaine de ses ressources pour y faire face. Comme l’indiquait dans son dernier rapport (Septembre 2020) la Commission des Comptes de la SS : « La branche maladie supporte en effet les pertes considérables de recettes associées à la récession économique et des dépenses exceptionnelles pour permettre au système de soins de face à la crise sanitaire ».

Décalage car du côté des prestations en effet, la Sécu doit faire face à l’ensemble des dépenses nécessaires pour lutter contre la pandémie :

Cela inclut le coût des dépenses hospitalières pour soigner les malades, les indemnités journalières des arrêts maladie, … mais aussi les dépenses liées au dépistage et à la prévention de la contamination par le virus, c’est-à-dire les tests de dépistage, le coût des vaccins et les actes médicaux qui les accompagnent.

Et quand on sait que le coût d’un vaccin Pfizer peut aller jusqu’à 19,50 euros la dose, on comprend pourquoi cette multinationale de l’industrie pharmaceutique réalise des profits fantastiques sur le dos de notre Sécurité Sociale, bonne fille, qui rend solvable leurs ventes !
Et on saisit mieux aussi l’urgence de gagner la levée des brevets sur la production des vaccins, de mettre ainsi en place la licence obligatoire afin de faire cesser ce pillage ! « Pas de profits sur la pandémie ! » est plus que jamais le mot d’ordre à imposer aux multinationales de la production pharmaceutique.

De l’autre côté, celui des ressources, la Sécu est confrontée à une baisse de ses rentrées en cotisations qui relève pour une large part d’un pillage en règle – un vol en bande organisée – pour plusieurs raisons :

  • 1. Le chômage augmente avec les licenciements qui se multiplient ; une partie de ces licenciements s’effectue d’ailleurs, c’est un comble ! alors que de l’argent public et du crédit bancaire ont été accordés à de grandes entreprises via « le plan de relance »,
  • 2. Les salaires bruts font du surplace ou sont en baisse relativement à l’augmentation du coût de la vie du fait de l’absence d’augmentations générales de salaires, mais aussi à cause des accords dits de « performance collective » (une des infamies des ordonnances MACRON) organisant la baisse des salaires par le chantage au maintien de l’emploi. Si les salaires se portent mal, il n’en est rien pour les profits qui sont au beau fixe comme en témoignent les records de profits enregistrés par les entreprises du CAC 40,
  • 3. Le dispositif de chômage partiel maintient 70% du salaire brut mais ce revenu de remplacement (indemnité d’activité partielle) n’est pas soumis à cotisations sociales. A cela s’ajoutent les dispositifs exceptionnels mis en place d’exonérations et de reports de cotisations sociales pour les entreprises,
  • 4. Les dispositifs antérieurs d’exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises (Exos Fillon, etc.) non seulement n’ont pas été remis en cause, ne serait-ce que pour tenir compte de la récession économique, mais ils ont été poursuivis et amplifiés avec le CICE, transformé en système pérenne d’exonérations, privant le régime général de Sécu de 20 milliards par an !
  • 5. Une partie de ces exonérations n’est pas compensée par l’État ce qui prive la Sécu là encore de plusieurs milliards.

Rappelons nous que ces exonérations sont accordées aux entreprises sous prétexte que les cotisations sont soi-disant une charge selon le patronat et parce que le travail serait lui un coût, le « coût du travail » dans le lexique du MEDEF.

Si le travail était un coût, la France aurait dû se porter beaucoup mieux et son activité économique s’améliorer considérablement à la suite de tous ces mois de confinement et avec ces millions de travailleuses et travailleurs obligés de chômer ! Tout au contraire, nous nous sommes rendus compte, - et pour certains de nos libéraux ce fût une découverte ! - qu’il y avait des premières et premiers de corvée et que leur travail – mal reconnu et mal payé – n’était pas un coût mais une activité indispensable à la vie sociale de toutes et tous !

Au total, pour résumer ces cinq dimensions de la baisse organisée des ressources, il y a bien « effondrement de la masse salariale du secteur privée sous l’effet de l’explosion de l’activité partielle et de la baisse de l’emploi ».
Ce n’est pas la CGT qui le dit mais la Commission des Comptes de la S.S.

Ce décalage grandissant entre recettes et dépenses a débouché sur un déficit lequel a fourni le prétexte au gouvernement pour décréter que la C.R.D.S serait prolongée jusqu’en 2033 ! C’est inacceptable ! Car ce déficit n’est que le résultat d’un pillage organisé qui se porte à la fois sur les recettes et sur les dépenses.

• Est-il exagéré de parler de « pillage organisé » ? Il semble que non car comment accepter que la Sécu soit obligée de rembourser les vaccins aux prix imposés par l’industrie pharmaceutique alors que la levée des brevets et la mise en place de la licence obligatoire permettraient de diminuer nettement ces prix ?

• Comment accepter que la Sécu puisse continuer à être pillée par les exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, pour un coût de plus en plus dispendieux, alors que la démonstration a été faite depuis longtemps qu’elles ne servaient pas l’emploi mais le desservaient, et ce alors que la seule suppression de ces exonérations pour les entreprises du CAC 40 (pour commencer), rapporteraient 5,5 milliards de recettes supplémentaires à notre régime général de Sécurité Sociale et que la division par deux de leur montant global rapporteraient 45 milliards de plus ?!

Pour la CGT, il est clair que si le gouvernement voulait asphyxier la Sécurité Sociale il ne s’y prendrait pas autrement ! En conséquence, il est tout aussi clair que toutes les forces syndicales, associatives et politiques attachées à défendre la Sécu, à lui redonner la plénitude de ses moyens et missions et au-delà à la renforcer, doivent réagir ! Ce doit être l’occasion de proposer un large et grand débat public afin que les salariés, - en activité, privés d’emploi ou à la retraite - puissent se réapproprier ce qui leur appartient. Il y a urgence.

Quatre points cruciaux, selon nous, doivent être fermement défendus, mis en lumière et en débat :

1. La politique libérale, menée par le gouvernement afin de servir les intérêts de la classe capitaliste, organise délibérément l’asphyxie de la Sécurité Sociale et programme sa mort prochaine. Il faut la stopper.

2. La dette sociale ne doit absolument pas être remboursée par le monde du travail qui n’en est pas responsable puisqu’il n’est pas, et n’a jamais été, le décideur des exonérations de cotisations sociales, encore moins des suppressions d’emplois et des baisses de salaire, toutes ces mesures étant à l’origine du déficit de la Sécu. Le concept de dette sociale qui a donné lieu à la création de la CADES par le plan Juppé en 1995 est une injustice sociale, une erreur économique et une faute morale qui se résume pour tout dire en un scandaleux racket des richesses créées par le travail pour le seul profit des rentiers du capital.

La CRDS appliquée au 1er Janvier 1996 devait prendre fin en 2009 mais elle a d’abord été prolongée jusqu’en 2014 puis ensuite jusqu’en 2024 et on comprend pourquoi : le déficit de la Sécu est devenu une source sûre, très lucrative et inépuisable de profits ! Autrement dit les privilégies du capital ont trouvé la corne d’abondance car ils passent deux fois à la caisse : d’abord en exploitant au maximum la force de travail, en pressurant les salaires et en supprimant des emplois afin d’augmenter leurs profits ce qui est la cause du déficit de la Sécu, et ensuite pour combler ce déficit en prêtant à la CADES qui les rembourse grassement !! Alors, face à cette fantastique extorsion de fonds et plutôt que de se résigner à une énième prolongation de ce racket, n’est-il pas grand temps de faire cotiser les revenus financiers du capital et de leur transférer le remboursement de la dette sociale ? N’est-il pas temps de revoir en profondeur les conditions mises au remboursement de cette dette au moment où l’État français emprunte à des taux négatifs ?

3. Des solutions crédibles peuvent immédiatement être mises en œuvre pour rééquilibrer la Sécurité Sociale, d’abord en relançant le moteur de son financement, sur la base de son triptyque emploi – salaire – cotisation sociale et parallèlement en agissant pour stopper le pillage dont ces dépenses et prestations sont les victimes au travers de l’emprise de l’industrie pharmaceutique et des secteurs privés de l’hospitalisation et du soin.

4. L’ensemble de celles et ceux qui, sans être d’accord sur tout, tant sur les aspects du diagnostic que sur les remèdes proposés, s’accordent néanmoins sur le constat d’une Sécurité Sociale menacée d’une transformation d’ampleur qui contredirait définitivement ses principes fondateurs de solidarité, d’universalité et de gestion démocratique, et qui convergent en conséquence sur le besoin d’alerter et mobiliser, doivent se placer à l’initiative pour engager des débats publics. Il s’agit de mener des débats larges et approfondis permettant au monde du travail de reprendre la main sur ce bien commun qu’est notre Sécurité Sociale.

Il y a maintenant trois quarts de siècle que la Sécurité Sociale nous protège toutes et tous de la maladie et de l’invalidité, nous garantit l’accès aux soins et des ressources en cas de perte de revenus.

C’est une création relativement récente à l’échelle historique, - elle est en effet beaucoup plus jeune que les Déclarations des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et 1793, bien plus jeune aussi que le droit de grève de 1864, la liberté syndicale de 1884 ou le Code du Travail de 1910, - mais elle est toujours aussi moderne et se trouve donc bien enracinée au cœur de notre histoire populaire, inscrite dans le quotidien de notre pays face à tous les risques sociaux.

Le 22 Mai dernier, nous nous sommes donc réjouis de fêter les 75 ans de notre Sécurité Sociale, la loi du 22 MAI 1946 ayant en effet décidé d’instaurer la généralisation de cette formidable innovation sociale qui allait permettre progressivement de garantir aux travailleuses et travailleurs salariés le maintien d’un revenu face aux divers risques sociaux, d’accéder à une retraite décente et au remboursement des soins médicaux.

En conclusion, la CGT le réaffirme, il y a urgence également à créer les conditions pour que les salariés et retraités retrouvent leurs pouvoirs d’intervention et leurs droits de gestion dans une Sécurité Sociale démocratisée.

Il s’agit donc de réinstaurer le droit de vote des assurés sociaux pour leurs représentants aux Conseils de la CPAM qui devront parallèlement redevenir de vrais conseils d’administration munis des pouvoirs de gestion correspondants et garantissant une représentation majoritaire des syndicats de salariés, comme cela était le cas de 1947à 1967.

Ce principe fondateur de la Sécurité Sociale, énoncé par Ambroise CROIZAT et selon lequel l’organisation de la Sécurité Sociale doit être confiée aux intéressés eux-mêmes a en effet besoin d’être réhabilité et remis en fonction au vu de la gestion calamiteuse qui a cours depuis un quart de siècle que sévit le plan Juppé, lequel a enterré toute esprit de démocratie sociale.

Publié par FSC

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Se syndiquer CGT ?

Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

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