Du partage de la valeur ajoutée au coût du capital
Le capitalisme est un mode de production particulier, vieux de quelques siècles seulement, et basé sur l’existence de la propriété lucrative.
Une action boursière donne le droit, par sa simple possession, de réclamer une part de la valeur créée dans l’entreprise dont on est actionnaire.
Ainsi, si la valeur n’est créée « que » par le travail, elle doit être partagée
entre ceux qui la « créent », les travailleurs, et ceux qui la « revendiquent » sous prétexte d’en être propriétaires, les actionnaires.
Les actionnaires se présentent comme des investisseurs : Ce ne sont que
des rentiers.
Entre ce qui revient aux travailleurs, le salaire, et ce qui revient aux capitalistes,
le profit, se crée un conflit d’intérêts.
Quand le salaire augmente, le profit diminue, selon le principe des vases communicants. Ce conflit d’intérêts est la conséquence directe du détournement capitaliste d’une partie de la richesse créée, il se nomme « lutte de classes ».
Pour un actionnaire, ou pour un patron, l’objectif est de maximiser le profit, pour ce faire, plusieurs solutions : augmenter le chiffre d’affaires en produisant plus, diminuer les consommations intermédiaires, baisser la masse salariale, payer moins d’impôts, ne pas investir et/ou délocaliser le travail. Toutes ces méthodes peuvent être combinées.
Pour faire accepter l’idée même du profit, et sa maximisation, la bataille des idées est primordiale.
Le « coût du travail » est un terme inventé par les patrons. En réalité, il désigne le salaire socialisé, c’est-à-dire le salaire net + les cotisations sociales salariales et patronales. La bataille idéologique du « coût du travail » consiste à nous faire avaler
une modification du partage de la richesse créée, au détriment du salaire, pour augmenter le profit. Vases communicants. L’idée selon laquelle on créera des emplois et qu’on reviendra à une situation d’excédent commercial du simple fait de baisser le « coût du travail » pour les entreprises du secteur marchand et en particulier de l’industrie, est donc purement idéologique. L’Allemagne est de ce point de vue un modèle à ne surtout pas suivre !
L’effondrement des salaires en Allemagne à partir de 2000 a provoqué une baisse de la consommation intérieure allemande, qui n’a pu être compensée que par une augmentation des exportations. Les salariés allemands subissent depuis 2003 la création du contrat Minijob avec des salaires entre 400 et 800 euros par mois, réduction des indemnités versées aux chômeurs de longue durée qui refusent d'accepter des emplois en-dessous de leur qualification, réduction des allocations
des chômeurs dont les familles ont des économies.
En réalité, la France et l’Europe sont en manque de salaire.
Pour maintenir le taux de marge, le patronat vise à baisser la part de la valeur ajoutée qui revient aux travailleurs sous forme de salaire en s’attaquant à la part indirecte du salaire que sont les cotisations sociales, au moyen des exonérations, modulations, remplacement par TVA, par CSG, et en même temps, baisse de la protection sociale.
Le coût du capital est le problème qui gangrène l’activité
économique.
Le patrimoine accumulé par les 10 personnes les plus riches de France en
2011 est égal à celui détenu par les 6,6 millions de français les moins
aisés.
La fortune de Bernard Arnault, l’exilé fiscal belge, se monte à 29 milliards d’euros, soit 2,2 millions d’années de SMIC. Cet argent a été ponctionné sur la valeur créée par les travailleurs des entreprises dont il est propriétaire (actionnaire).
Il existe 1.226 milliardaires sur la planète en 2012, un record absolu. Le nombre de privilégiés progresse régulièrement.
« Coût du travail ?? » : cette logique suicidaire développe, non seulement, une régression sociale intolérable mais a des conséquences économiques désastreuses avec la récession qui se développe dans les pays européens, une situation similaire aux années 1930.