Tous les mois, les records du nombre de demandeurs d’emplois sont battus, et tous les jours de nombreuses petites et moyennes entreprises ferment, et de nombreux grands groupes réduisent leurs effectifs, avec ou sans fermeture de site, avec ou sans plan dit « de sauvegarde de l’emploi ».
Il parait que si le chômage ne cesse de progresser, c’est la faute à la Non Compétitivité des entreprises françaises. Et pourtant, lorsque l’on regarde les comptes des grandes sociétés, on s’aperçoit de l’effet inverse.
Plus les entreprises gagnent de l’argent, plus les effectifs diminuent, et plus les inégalités se creusent. Malgré sa relative 23ème place mondiale en terme de compétitivité, la France est la 6ème puissance économique mondiale, le pays d’Europe où il y a le plus de millionnaires en dollars ( 2.000.000 ), et c’est aussi le pays où les inégalités salariales sont les plus grandes entre les PDG et les ouvriers.
Par contre, la France est aussi le pays d’Europe ayant la meilleure productivité par salarié.
MAIS AU FAIT, C’EST QUOI LA COMPÉTITIVITÉ ?
Plusieurs définitions existent, mais toutes sont d’accord pour dire que c’est la capacité d’une entreprise, d’un secteur économique, ou d’un territoire, à vendre des biens ou des services marchands, sur un marché, national ou international en situation de concurrence.
Le patronat, et le gouvernement relayés à longueur de journée par les médias, tentent de nous faire croire que la seule solution pour qu’une entreprise puisse vivre et créer de l’emploi, c’est qu’elle soit compétitive. Il faut bien que nous comprenions que si l’entreprise n’est pas compétitive, elle n’existe plus.
On peut donc en déduire que la grande majorité des grandes entreprises actuelles, sont compétitives, puisqu’ elles existent.
Lorsque le patronat parle de « Compétitivité », il faut, en fait, comprendre Rentabilité.
Même si certaines entreprises jouent le jeu, et affectent la majeure partie des aides publiques et de leurs résultats à la Recherche et Développement, à la formation des salariés, ou aux investissements productifs, afin de prendre des nouveaux marchés et créer de l’emploi, il faut bien que nous ayons à l’esprit que ce ne sont pas les objectifs prioritaires du patronat quand il parle de « Compétitivité »
Le principal objectif du patronat est d’abaisser par tous les moyens, ce qu’il appelle le coût du travail, afin d’augmenter la rentabilité de ses entreprises au seul profit des actionnaires et des classes dirigeantes.
Ces grandes entreprises, faisant le plus souvent partie de grands groupes, de part les pressions qu’elles exercent à tous niveaux afin de baisser les coûts de production et de distribution, sont responsables de la casse industrielle et sociale que nous subissons depuis plusieurs décennies.
RAPPEL : « Le coût du travail, ça n’existe pas ! »
L’expression « coût du travail » est une invention attribuée aux économistes et comptables libéraux.
Elle constitue ce qu’on appel un « oxymore », qui est une phrase réunissant deux termes contradictoires, comme par exemple « un bruit silencieux » ou une « généreuse avarice ».
Car le travail ne peut pas être un « coût », puisqu’il est à la source de toute création de richesses dans l’entreprise.
Le travail crée une valeur supérieure à la sienne, qui est détournée, ponctionnée par le capital sous forme de profits.
En réalité, le « coût du travail », c’est le salaire socialisé, que les patrons veulent diminuer au maximum pour augmenter les profits.
Elles organisent une « compétition entre salariés », afin de réduire au maximum le prix de revient des produits vendus, en remettant en cause les acquis sociaux obtenus grâce aux luttes. Les 35 heures acquises en 2000, et remises en cause dans de nombreuses entreprises en sont un bon exemple, sans parler de la fraude et de l’évasion fiscale (40 à 50 milliards par an pour la France, et plus de 1000 milliards d’€uros pour l’Union Européenne) qui leurs permettent d’échapper à de nombreux impôts sur les sociétés.
Bien sûr à cela, viennent s’ajouter depuis 1995 toutes les exonérations de cotisations sur les bas salaires. Afin d’être encore plus compétitives, l’Etat accorde aux entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité 30 milliards par an jusqu’en 2017 (20 milliards au titre du CICE et 10 milliards d’exonérations supplémentaires).
Tous ces cadeaux fiscaux ont des répercussions désastreuses sur les recettes de l’Etat et des collectivités, et par voie de conséquence sur la qualité des services publics (Santé, enseignement, transport, énergie……).
D’autre part, il faudra bien que d’une façon ou d’une autre, quelqu’un paie ce manque à gagner pour l’Etat. Et nul doute qu’une nouvelle fois ce seront les contribuables qui seront mis à contribution.
Il est évident que devant ce triste constat nous avons l’obligation de construire avec l’ensemble des salariés et des citoyens, un rapport de forces permettant d’inverser ces choix financiers toujours faits au détriment de peuples.
Soyons à l'offensive et revendiquons le maintien des acquis, de nouveaux droits pour les salariés et dès à présent construisons notre avenir et celui de nos enfants. D’autres choix sont possibles, à nous de les imposer.