Jeudi matin, à 10 heures, une nouvelle conférence de presse a été convoquée par la liste Bordeaux en Luttes pour dévoiler les dix premiers candidats aux élections municipales. Ils ont été élus portes-paroles de la liste par les assemblées générales qui se tiennent chaque semaine pour décider démocratiquement de la ligne de la campagne, avec à leur tête Philippe Poutou, ex-candidat aux présidentielles de 2017 pour le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).
Comme annoncé dans la première conférence de presse, Bordeaux en Luttes est constitué de militants de divers horizons, associant étiquettes politiques et syndicales à variées, tous acteurs dans le mouvement social actuel contre la réforme des retraites. En tête de liste se trouve Philippe Poutou, connu localement pour son combat avec les ouvriers de Ford Blanquefort contre les licenciements, suivi de Evelyne Cervantes, travailleuse à la société de transports en commun à Bordeaux TBM et militante de la France insoumise, puis d’Antoine Boudinet, gilet jaune qui a perdu sa main à Bordeaux à cause d’une grenade lancée par la police. En quatrième position se trouve Myriam, militante du CLAP contre les violences policières, puis Willy, travailleur à La Poste et syndicaliste à Sud PTT. Suivent Petra, étudiante et militante au NPA / Révolution Permanente, Hugo, militant LFI qui travaille dans l’éducation populaire, Elisa, étudiante et militante LFI, Nordine restaurateur et Béatrice enseignante.
Cette liste s’affirme ouvertement anticapitaliste « parce que nous luttons contre ce système qui exploite sans limite la majeure partie de l’humanité et la nature » : Philippe Poutou, seul ouvrier aux présidentielles, porte dans cette campagne que les « élections municipales, pas plus que les autres, ne modifient l’ordre social que nous nous entendons renverser ». Ce qui reste déterminant donc, sont nos luttes collectives et c’est en ce sens qu’une large place est donnée au mouvement social.
Ainsi, durant la conférence de presse, les colistiers sont revenus sur différents sujets de l’actualité, pour présenter leur liste : en premier lieu sur les violences policières, et notamment autour de la répression violente qui a eu lieu ce weekend à Bordeaux, sur laquelle se positionne Bordeaux en Luttes :
En effet, le volet sécuritaire est au centre des débats des élections municipales. Pour les trois autres gros candidats à Bordeaux, il y a consensus sur le tournant à faire en matière de sécurité : plus de flics, de caméras de surveillance et même brigade canine. Pour la liste anticapitaliste, au-delà de dénoncer les violences policières qui deviennent systématiques dans le mouvement social, contre les grévistes et les lycéens récemment, mais aussi celle qu’a subi le mouvement des Gilets Jaunes ainsi qu’historiquement les violences que subissent les quartiers populaires, diverses mesures sont proposées sur le sujet. « Désarmement de la police, moratoire pour faire interdire l’usage des LBD et des grenades qui mutilent, ainsi qu’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les violences policières subies par le mouvement social et dans les quartiers populaires. »
C’est aussi contre les licenciements que se positionne la liste, comme à Ford Blanquefort, où récemment Philippe Poutou ainsi que les autres délégués syndicaux, salariés protégés, derniers travailleurs sur les quelques 800 ouvriers de la boîte licenciés depuis octobre, ont reçu à leur tour leur lettre de licenciement, dans le silence total des autorités locales et nationales, complices du géant constructeur automobile américain.
Pour la liste anticapitaliste, la campagne est lancée et déjà bien amorcée. Avec une liste quasiment complète, plusieurs échéances sont d’ores et déjà annoncées. Une réunion publique aura lieu vendredi soir à Grand Parc, et une prochaine conférence de presse dévoilera le programme qui n’est pas encore finalisé dans son entièreté.
Avec les derniers sondages qui créditent la liste Bordeaux en Luttes à 11%, cela nous conforte dans l’idée que notre campagne peut être une tribune pour porter haut et fort la voix de ceux qui luttent contre ce système capitaliste, les différents gouvernements qui agissent au service du grand patronat pour faire payer la crise de leur système sur le dos du monde du travail et de la jeunesse, et des quartiers populaires. Sans aucune illusion sur le fait que les élections qui changeront nos vies, si nous accédons au second tour, c’est pour continuer à donner la voix aux acteurs des principales luttes comme les Gilets jaunes ou ceux qui se mobilisation dans ce mouvement historique contre la réforme des retraites. Voter et faire voter Bordeaux en Luttes au premier tour qui aura lieu le 15 mars prochain, c’est un vote qui permettra de donner la voie aux exploités et aux opprimés.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE