La rémunération moyenne a atteint 2,267 millions d’euros, contre 2,17 millions en 2013. Les patrons de L’Oréal , Carrefour et Airbus arrivent en tête du classement au titre de l’année 2014.
Alors que les actionnaires sont consultés pour la deuxième année de suite sur les rémunérations des dirigeants d’entreprise - le « say on pay » est entré en vigueur l’an passé -, les chiffres compilés par « Les Echos » concernant 2014 montrent que le total des salaires des patrons des groupes du CAC 40 (fixe et variable) a atteint 90,7 millions d’euros. En 2013, il se montait à 87,09 millions. La moyenne s’élève à 2,267 millions d’euros. Comme l’an dernier, la part fixe a souvent peu évolué. En revanche, le variable évolue fortement à la baisse, ou à la hausse, selon les groupes.
Le palmarès
Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal, occupe la première place du classement des salaires des patrons du CAC 40. Au titre de 2014, il encaissera 3,96 millions d’euros, soit peu ou prou le même montant que celui perçu au titre de 2013. Il est suivi par Georges Plassat, pdg de Carrefour, avec 3,697 millions d’euros. Une rémunération légèrement en deçà de 2013 ; puis par Thomas Enders chez Airbus, grâce à un variable qui augmente de 1,47 à 1,9 million d’euros.
Le patron du CAC 40 le moins bien payé est Henri Proglio, avec une rémunération d’un peu plus de 400.000 euros. Rien d’étonnant à cela : les salaires des patrons des entreprises publiques sont plafonnés à 450.000 euros, selon le décret du 23 juillet 2012. Et Henri Proglio n’a exercé ses fonctions que sur onze mois.
Maurice Lévy, qui avait occupé deux ans de suite la deuxième place du classement, ne touchera, au titre de 2014, « que » 2,833 millions d’euros. Son variable (sa seule rémunération désormais puisqu’il a renoncé à tout fixe) a baissé de près de 40 %, suite à la fusion avortée avec l’américain Omnicom.
Des évolutions des variables très disparates
A 753 000 euros, le variable de Martin Bouygues a doublé. Et pour cause, au titre de 2012 et 2013, le patron du groupe de BTP et de médias avait renoncé à cette partie de ses émoluments, en raison des difficultés chez Bouygues Telecom et de la dépréciation liée à sa participation dans Alstom.
Le variable de Lakshmi Mittal, PDG d’ArcelorMittal, a littéralement bondi. Il est passé de 530 000 de dollars à 1,916 millions. Peu de détails figurent dans le document de référence, mais cette augmentation est sans doute liée à l’amélioration des résultats du géant des mines.
Même cas de figure chez Renault, dans une moindre mesure. La part variable de Carlos Ghosn a progressé de 31 %, à 1,814 million d’euros, sur fond d’amélioration des résultats de Renault. Chez PSA, Philippe Varin avait renoncé à son variable. Carlos Tavares en touche un.
A l’inverse, il y a eu un gros coup de canif dans le variable de Gérard Mestrallet chez Engie (ex-GDF Suez) qui passe de 815.000 en 2013 à 379.830 euros. En cause, la situation difficile du secteur de l’énergie en Europe et ses impacts sur le groupe et sur ses actionnaires. Autre patron qui a souffert d’un environnement détérioré : Pierre Pringuet, directeur général de Pernod Ricard, a vu sa rémunération variable au titre de 2013-2014 arrêtée à 624.635 euros, contre 860.200 l’an passé et 1,6 million en 2011-2012.
Les banquiers touchés
Le secteur bancaire, qui a connu une année 2014 compliquée, a vu les variables de ses dirigeants baisser. Celui de Jean-Laurent Bonnafé a reculé de 25 % (de 1,58 million à 1,2 million) suite à l’amende historique de 9 milliards de dollars payée par BNP Paribas aux Etats-Unis ; celui de Frédéric Oudéa a, lui, chuté de 10 % (hors rémunération complémentaire). Le patron de Société Générale a pâti des déboires de la banque en Russie.
Le fixe de Franck Riboud augmente alors qu’il cède les rênes opérationnelles Stable depuis sept ans, le salaire de Franck Riboud a augmenté en 2014 ; Il est passé de 1,05 million d’euros en 2013 à 1,287 million. Alors que le PDG de Danone a cédé les rênes opérationnelles à Emmanuel Faber fin septembre, le conseil lui a attribué sur les trois derniers mois un fixe de 500.000 euros au titre de sa fonction de président du conseil. Il lui a aussi accordé un variable en hausse de 78 %, les objectifs ayant été dépassés. En 2015, Franck Riboud a renoncé à toute rémunération variable.
Laurence Boisseau, Les Echos